mercredi 28 mars 2012

Chronique de Vladivostok 14 : Bienvenue en Sibérie


Lundi, un nouveau prestataire de service est arrivé, il vient pour 2 semaines pour faire un développement très précis.
Nickel, dès le premier jour, il a son badge, son bureau. L’efficacité !
Juste il manque un truc (oui c’est pas très français comme tournure mais bon).
Il n’a pas de poste de travail. Oh et puis un détail aussi, la spécification du boulot qu’il doit faire n’est pas terminée.
Et alors, il ne sait pas coder avec sa tête en anticipant les demandes ? Sûrement si, mais comme il ne pense pas la laisser (sa tête) ici au bout des 2 semaines, il préfère un poste de travail.
Mercredi après midi. État des lieux – RAS. Il commence à s’inquiéter, il a lu toute la doc-qui-sert-à-rien, et n’a toujours pas la doc-qui-sert-à-quequ’-chose, vu qu’elle n’est toujours pas terminée.
Après avoir insisté lourdement auprès de notre cheftaine, et malgré les tentatives de "bottage en touche" de cette dernière, (« je ne sais même pas qui s’occupe de ça », tu parles ! au moins 20 ans qu’elle est là !), donc cette dernière finit par prendre son téléphone et appelle le bon interlocuteur du premier coup…pas mal pour quelqu’un qui ne sait pas qui s’en occupe.
Bref le service concerné est dé-bor-dé, donc son poste il va pouvoir l’attendre.
Je le vois bien arriver vendredi en 8, histoire qu’il ait le temps d’installer les produits nécessaires avant sa fin de mission !

Finalement, le détenteur du prix Ig Nobel (*) de Physique de 1991 était un visionnaire. (Le prix Ig Nobel, nommé ainsi par analogie avec les notions de nobel et d'ignoble, est un prix parodique décerné à des personnes dont les « découvertes » ou les « accomplissements » peuvent apparaître bizarres, drôles ou absurdes.)

Prix Ig Nobel 1991 physique : Thomas M. Kyle, pour sa découverte de l'élément le plus lourd de l'univers, l'Administratium, qui comprend un neutron, huit neutrons-assistants, 35 vice-neutrons et 256 vice-neutrons-assistants.
L'administratium est un élément chimique découvert simultanément dans plusieurs pays développés à la fin du XXe siècle. Ne comportant ni protons, ni électrons, son numéro atomique est nul. Toutefois, il comprend un neutron, 125 neutrons-assistants, 75 vice-neutrons et 111 vice-neutrons-assistants, ce qui en fait l'élément le plus lourd de l'Univers avec une masse molaire atomique de 312. La cohérence nucléonique des 312 particules constitutives est obtenue par l'échange permanent d'énergie véhiculée par des boxons, mécanisme auparavant inconnu pour les éléments chimiques allant de l'hydrogène (1) au darmstadtium (110).
Réactivité
Du fait de l'absence d'électrons, l'administratium est totalement inerte : de nombreux scientifiques incrédules ont perdu beaucoup de temps avant de s'en rendre compte et certains ont préféré changer d'emploi. Cependant, il peut réagir chimiquement par contact : la cinétique est généralement lente, la réaction nécessitant en moyenne plusieurs jours, voire semaines, mais, elle est parfois violente, avec un temps de réaction inférieur à la seconde. Il semble que la violence des réactions soit proportionnelle aux boxons.
Stabilité
Sa demi-vie est approximativement de trois ans mais, curieusement, semble dépendre de la localisation. Ainsi, en France, elle serait de cinq ans et aurait tendance à augmenter au cours du temps. Une extrapolation de la théorie MKS permet de supposer que l'allongement de cette durée résulte de réorganisations complexes entre les neutrons, les neutrons-assistants, les vice-neutrons et les vice-neutrons-assistants. Plusieurs études ont mis à jour le fait que la masse atomique augmente après chaque réorganisation. Aucune explication rationnelle n'a encore été proposée.
Gisements
Malgré sa masse atomique élevée, plusieurs laboratoires ont trouvé de l'administratium dans l'atmosphère. Il tend à se concentrer dans les zones fortement urbanisées et fréquentées, notamment dans les constructions les plus récentes et les mieux entretenues. Les concentrations les plus importantes sont observées dans les édifices publics tels les mairies, les préfectures, les ministères et les institutions européennes. (ndlr : il a oublié le secteur banquassurance)
Dans la lithosphère, l'administratium est présent dans la bureaucratite, minéral dont on ne connaît aucune forme cristalline et que l'on qualifie donc de super-amorphe. Il semble que la concentration atmosphérique en administratium résulte de la sublimation de la bureaucratite. Ce minéral peut toutefois se liquéfier partiellement, générant une poix capable de ralentir de nombreux éléments. Fortement endothermiques, les réactions sont capables de geler toutes les évolutions en cours. Certains scientifiques prétendent que la bureaucratite poisseuse peut même inverser le sens des réactions et le cours du temps. Il est avéré que les personnes mises en contact avec la bureaucratite n'en sont jamais sorties indemnes.
Toxicité
Les études toxicologiques ont mis en évidence des risques à court, moyen et long terme, avec phénomènes de bioaccumulation et de biotransformation. La toxicité se manifeste immédiatement et on ne connaît pas de dose sans effet apparent. En cas d'accumulation, il peut inhiber toutes les réactions productives.
Le contact avec la bureaucratite génère des troubles psychiques allant de la simple déception au plus intense désespoir. Les symptômes associés les plus répandus sont une hypertension, une excitation psychotique, une hyperthermie, une vasodilatation périphérique faciale, une dysphasie et une coprolalie.
Bien que le nombre de victimes ne cesse d'augmenter, les gouvernements ne semblent pas vouloir investir dans la recherche d'une solution, de sorte que les rares études entreprises jusqu'à présent (2006) n'ont pas permis de trouver d'antidote ni d'élément antagoniste.

(*) Sources : pages au hasard de wikipédia
Je vous reparlerai des prix Ig Nobel, il y en a de très drôles.

mardi 27 mars 2012

Chroniques de Vladivostok 13. Révélation


La journée avait pourtant bien commencée.
Partie de la maison très tard, j’ai décidé, en montant dans ma bétaillère de service*, qu’exceptionnellement, Vladivostok resterait à l’heure d’hiver jusqu’à mon arrivée.
Donc sortie de chez moi à 8h20, je monte dans la voiture à 7h21 (coup de chance, j’avais trouvé une place à proximité, c'est-à-dire pas trop loin, comme disait Bobby Lapointe).
J’arrive à Vladivostok à 9h03 et paf le temps de dire bonjour, le changement d’heure, et il est déjà 10h10…. C’est fou comme la matinée passe vite quand on sait s’organiser.

10h la réunion hebdomadaire, à laquelle je ne suis pas censée assister, a lieu dans mon bureau comme tous les lundis. C’est bien, je suis comme cela un peu au courant de l’état du projet sur lequel je travaille… euh enfin n’utilisons pas de mots trop forts !, pour lequel je viens à Vladivostok tous les lundis…
Et puis, ça aide à résoudre mon principal problème, comment passer le temps.

11h30 un p’tit boulot pour moi. « Peux-tu regarder un truc sur l’environnement de développement ? »
« Je pourrais, mais il faudrait me donner l’adresse »
« Ah, t’as pas eu le mail ? »
« Non je ne reçois aucun mail »
(à son collègue) « Il faudrait qu’on la mette dans la boucle des mails »
(moi, j'en rajoute une couche) « Oui, ça serait bien »
Rassurez-vous, c’est resté à l’état de projet.

12h ça y est  j’ai compris ! C’est du bizutage !! Si j’arrive à rester un an à brasser du vent, ils me gardent une deuxième année ! et si j’arrive à passer 2 ans sans rien faire (de concret j’entends), je pense qu’ils voudront m’embaucher.

15h du coup pour être sure de réussir mon bizutage, j'ai été passer un (grand) quart d'heure avec les grenouilles, elles au moins, elles me causent. Vladivostok étant construit à proximité du marais sibérien, des canaux de drainage traversent le parking et en ce moment, c'est la folie de printemps chez les grenouilles. D'ailleurs, ce sont bien les seules qui sont occupées à plein temps ici.

(*) Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est le petit nom amical de la caisse de m… brise dos que mon patron met généreusement à ma disposition

lundi 19 mars 2012

Chronique de Vladivostok 12. Mes mails de la semaine dernière

19 mars 2012

Je ne vous mets que les titres parce qu’ils se suffisent à eux-mêmes. 6 mails, c’est ma plus grosse semaine.
Le premier, c’est pour dire que quelqu’un bloque le fichier des congés.
La note, c’est la terre entière qui la reçoit. Je suis tellement surmenée que je ne regarde même pas ce que ça dit.
L’avenant technique, je croyais que c’était pour nous remplacer IE6 par IE8, mais faut pas rêver, ce n’est pas pour tout le monde.
Quand à la gentille prestataire qui nous dit au revoir, je n’ai aucune idée de qui c’est….et pourtant ça fait 2 ans qu’elle est là.
Cette semaine, le projet sur lequel je ne sais même plus si je suis censée bosser doit être livré.

Et pendant ce temps là Siaosi Tāufa'āhau Manumataongo Tuku'aho Tupou  est mort, ce qui laisse le trône des îles Tonga libre…j’me ferais bien une petite reconversion professionnelle vite fait, moi.

mardi 13 mars 2012

Chronique de Vladivostok 11. Les relations z’humaines

13 mars 2012
Ce matin, pour le petit déjeuner dans la chambre d’hôtes, j’ai partagé la salle avec 4 représentants d’un cabinet de RH quelconque (enfin certainement pas quelconque, mais je ne sais pas lequel).
A quoi reconnaît-on des consultants en RH, me direz-vous ?
Très simple, ils ne disent pas bonjour en rentrant dans la salle, aux personnes qui sont présentes (enfin en l’occurrence j’étais toute seule), d’ailleurs ils ne disent rien non plus en partant, et ils ne disent pas merci à la dame qui sert le thé (ou le café au choix, et oui, Vladivostok est une ville civilisée, on peut avoir thé (vert, noir ou earl grey), café, lait, chocolat chaud au p’tit déj).
Alors sitôt assis, ils se sont mis à parler tout bas, donc forcément, ça attire l’attention !
Bref, j’ai fait celle qui s’en foutait, d’ailleurs au début je m’en foutais, j’ai mis les oreillettes de la radio dans une oreille, j’ai ouvert un bouquin et j’ai vaguement écouté ce qu’ils disaient.
En fait j’ai vraiment commencé à écouter quand je les ai entendus parler de « stock ». J'ai éteint la radio tout en gardant l'oreillette.
Ça a attiré mon attention parce que je me suis dit « tiens je pensais qu’ils étaient dans la RH ? »
Je ne sais pas qui sont ces gens, vraisemblablement un cabinet de RH qui vient faire, ou aider à faire, les rapports obligatoires sur l’emploi que chaque entreprise (sauf la mienne) est dans l’obligation de communiquer au CE.
Et les stocks dont il était question, ce sont les stocks de travailleurs handicapés…leur problème étant que la « nulasse » qui prépare les chiffres est incapable de dire de combien étaient les stocks d' handicapés en début d’année pour dégager la "croissance", et ça énervait beaucoup la cheffe, qui ne comprend pas qu’au salaire qu’elle a, on puisse être aussi nulle.
Dans relations humaines, il y a humaine ? Oui, mais il y a aussi relation…
Enfin c’était très distrayant, ils ont dit du mal de plein de gens (que je ne connais pas malheureusement) et ils n’y sont pas allé de main morte. Je voudrais bien savoir pour quelle assurance ils sont là.
Bref tout ça pour consoler mes collègues d’avoir un patron qui, comme il le dit si bien, « ne gère pas des équipes mais des budgets ».
Finalement entre être traité de budget ou de stock…je trouve presque que c'est plus valorisant d'être un budget, ça a un coté plus dynamique, stock, ça a un coté "qui traine au fond d'un entrepôt à rien faire".

jeudi 8 mars 2012

Chronique de Vladivostok 10. Quelqu'un a un flingue ?

08 mars - 2012
1 mois et 2 jours que je suis ici.
Le projet est toujours à son état (de projet).
1 mois et 2 jours que je suis en train de faire la doc que personne n'a eu le courage de faire depuis je ne sais combien d'années.
Sur les 3 applications que je dois documenter, j'en ai finies 2.
Enfin je croyais....
J'ai fais la version Word selon le modèle de document en vigueur.
Maintenant, j'apprends avec joie qu'il faut faire la version excel de la version word, évidement structurée de manière différente.
Globalement, il faut faire des copier-coller de la version word, rien de très compliqué me direz-vous, le problème c'est qu'il faut le faire ligne par ligne pratiquement...donc prendre ligne par ligne les 79 pages du premier document et les 23 pages du second document et chercher dans quelle case du doc excel il faut la coller... alors vos réflexions du genre rien de bien compliqué... vous êtes gentils vous vous les gardez.
Et puis après, il faudra faire la version méga (leur référentiel à eux) de la version excel de la version word.

Si comme le dit cette conasse de Gertrud Von Lefort, "un des secrets du bonheur est de demander beaucoup à soi-même et peu aux autres", je sens que je vais être très très très heureuse dans les prochains mois.
et si Jules Renard était à ma place, il n'aurait jamais dit "La peur de l'ennui est la seule excuse du travail."

Je pourrais vous en faire des milliers de citations, mais c'est l'heure que j'me casse...

mercredi 7 mars 2012

Chronique de Vladivostok 9. Ça y est je suis occupée

7 mars 2012
J'ai trouvé un super jeu, la page "article au hasard" de wikipédia. Bon d'accord, on s'aperçoit qu'une page sur 2 concerne un sportif, une page sur 3 un bled inconnu, mais de temps en temps, on tombe sur une petite merveille, par exemple la page 
 
Je vous en donne le contenu, parce qu'il n'est pas très important (en taille j’entends).
 
Vite lu, non ? Mais derrière que de merveilles !!! je me suis fait la page live, la page graphème, la page diacrite, la page /ɨː/, et pour chacune, plusieurs pages liées et pour chacune des pages liées, encore des pages liées, c'est un festival, j'y passerais la nuit s'il n'était pas interdit de rester après 18h !!!
Savez-vous qu'il existe une lettre additionnelle à l'alphabet latin qui s'appelle "coup de glotte" ?

Bon à part ça, mon neuneu+1 m’a annoncé ce matin au café que le projet pour lequel je suis là depuis 1 mois et 1 jour n’a toujours pas démarré et qu’il n’avait aucune idée de quand ça allait démarré….

mardi 6 mars 2012

Chronique de Vladivostok 8. Scandale absolu

06 mars 2012
Hier soir, vers 16h50, en fin de journée quoi, Une des filles de l’équipe entre dans le bureau et se met à parler tout bas à la stakhanoviste de la lime à ongle assise en face de moi.
Évidement, comme elle parle tout bas, forcément, je tends l’oreille !
Et là j’apprends le scandale du siècle, le genre de truc pour lesquels tu te dis « ça ne peut plus durer, mais pour qui nous prend-on ? Supporterons-nous encore longtemps d’être maltraités à ce point ? Il faut se mettre en grève et pendre le dernier N+1 avec les tripes du dernier N+2 ».

Imaginez vous, oui je sais, ça va être dur de pouvoir imaginer une réalité si horrible, mais prenez sur vous un peu, et dites vous que vous avez la chance que pour vous, ce ne soit pas votre réalité quotidienne, vous allez pouvoir tirer un trait sur tant d’horreur !
Bref imaginez-vous, je ne sais pas si je vais oser parler de tant de turpitude.
Bon je me lance, je retiens ma respiration et j’y vais.
Donc dans un service voisin à la **** (heureusement pas le nôtre !), il y a un N+1 qui a pété un câble, il est bon à enfermer le mec ! Il a demandé à ses N d’être présents de 9H à 17h (oui mais avec pause déjeuner quand même) !!!! Parce qu’il a remarqué que certains se barraient entre 16h30 et 17h. Attends, le mec il fait une plage horaire obligatoire !
Je ne te raconte pas l’effet que ça a fait dans le bureau ! La conversation n’est pas restée longtemps à voix basse !
« Mais il est fou » a été le commentaire le plus mesuré.
En plus, il a osé suggérer que ce serait bien s’il y avait une présence de 8h30 à18h. Je pense que son compte est bon et qu’aujourd’hui, il doit être à l’asile d’aliénés le plus proche !!!

Il y a des jours où je suis contente d’être chez X**** pour ne pas vivre un tel cauchemar.

lundi 5 mars 2012

Chronique de Vladivostok 7. Je ne peux résister !

05 mars 2012
À la dernière chronique, je vous avais menacé de vous « faire » le passage du calendrier julien au grégorien. Je mets ma menace à exécution.

Surtout qu’on trouve sur internet des petites merveilles pour expliquer ça
« En 45 avant JC, l'empereur romain Jules César impose le calendrier julien. L'année julienne comporte en moyenne 365,25 jours par an et toute année divisible par 4 est bissextile. »
Ça ne vous parait pas bizarre ?
Non ? Et bien écoutez un peu ce dialogue entre Cléopâtre et Jules César:
-          Hé JuJu, c’est une année bissextoantecalendasmartiile cette année ?
-          Attends je calcule… on est en 45 avant JC, est-ce que c’est divisible par 4 ?
-          Mais qui c’est ce JC ?
-          Tu ne peux pas savoir, il ne va naître que dans 45 ans
-          Pétard, Jules, tu es en avance sur ton temps !!!

En plus, quand tu sais comment les romains nommaient leurs années, ça te fait bien rire !!!
Comment ça tu ne sais pas ?

« Divers systèmes d'identification des années ont été employés avec le calendrier julien. Pour les Romains, la méthode dominante consistait à nommer chaque année d'après les deux consuls  qui depuis l'an -153 prenaient leur office le 1er janvier de chaque année. Les Romains utilisèrent aussi parfois l'année de règne de l'empereur; »
D’ailleurs, écoutez ce savoureux Dialogue entre Cléopâtre et Marc Antoine :
-           Hé Toto, c’est une année bissextoantecalendasmartiile cette année ?
-          Attends je calcule… on est en C Iulius Caesar III et M Aemilius Lepidus I, est-ce que c’est divisible par 4 ?
-          Pétard, Toto, c’est vachement dur à calculer la bissextoantecalendasmartiilité de l’année !!!

Vous avouerez qu’une seule conclusion s’impose : Cléopâtre a un manque d’imagination consternant pour trouver des petits noms à ses potes.

Bref à part ces petits détails, tout se passait fort bien, sauf que des fois on oubliait le bis sixième, ou on le faisait trop tôt. Sans doute la faute à Marc Antoine qui n’était pas capable de calculer de tête  C Iulius Caesar III et M Aemilius Lepidus I/ 4, et qui n’a même pas pensé à se servir d’une calculette !!

Le vrai problème, c’est que la durée réelle de l’année tropique est de 365,2422 jours, et qu’avec l’année bissextile, on l’arrondissait à 365,25 jours. Bon ça ne fait que 0.0078 jours de différence mais
Au bout de 1000 ans, ça commence à compter !! Et donc en 1582, le retard était de 10 jours.
C’est là que nous arrive le calendrier grégorien.
Bon maintenant, on va faire travailler vos neurones. Le calendrier julien s’appelle ainsi, car son créateur s’appelle Jules César. Quel est le nom du pape qui a créé le calendrier grégorien ?
Celui qui a répondu Jean-Paul II (j’ai un trou je ne me souviens plus du nom de l’actuel) est condamné à relire toutes les chroniques de Vladivostok de bas en haut et de droite à gauche.
Il s’agissait évidemment du pape Grégoire (XIII pour le numéro)

Aparté : En tapant XIII, je me suis dis que c’est bizarre, connaissant l’aversion de toute la chrétienté pour le nombre 13, qu’il y ait eu un pape Grégoire XIII. Heureusement qu’il n’était pas américain (nous sommes en 1582 je vous rappelle) il serait directement passé au n°14, comme dans les immeubles de New York où il n’y a pas de 13ème étage (légende urbaine ou réalité ?)

Et pourquoi notre bon pape Grégoire (Grégré comme dirait Cléopâtre) décida-t-il, après plus de 1600 ans d’attente, de faire quelque chose ?
Ma théorie là-dessus est que jusqu’à 10 jours ça allait parce qu’il pouvait compter sur ses doigts, je dois honnêtement reconnaître que cette théorie n’est pas partagée, ni même évoquée d’ailleurs, par la plupart des historiens.
Leur théorie, nettement plus banale, est liée au mode de calcul de la date de Pâques (d’où le pape). En effet Selon le concile de Nicée (le premier, celui de 325), Pâques est le premier dimanche après la pleine lune suivant l’équinoxe vernal (il y avait des manières plus compliquées de déterminer une date, mais ils manquaient d’expert en brainstorming à l’époque), enfin ce qu’il faut en retenir c’est que Pâques doit « tomber » (de sa calculette) entre le 21 mars et le 25 avril.
Et justement, cette année, 1582, Pâques tombait le 10 mars ! Il fallait faire quelque chose. Sinon on risquait de voir Pâque le même jour que Noël et ça fait un jour de congés de moins.

Donc Grégré, comme l’appelle (familièrement) Cléopâtre décide de réformer le calendrier. Et on arrive à notre calendrier actuel, le calendrier grégorien !!! Avec sa manière de calculer les années bissextoantecalendasmartiiles que nous connaissons tous par cœur…
Et pour se payer le bon temps, il a supprimé 10 jours du calendrier.

Que n’a-t-il pas fait là !!! Par sa faute, Thérèse d’Avila (non Cléopâtre tais-toi) a vu son agonie prolongée ! Au lieu de mourir plamplam dans la nuit du 4 au 5 octobre 1582, elle est morte dans la nuit du  4 au 15 octobre, c’est tout de suite plus spectaculaire !! (Y ‘en a vraiment qui font n’importe quoi pour se faire remarquer et d’ailleurs ça a marché puisqu’ils l’ont canonisée)

En France, on a adopté ce calendrier avec un léger retard et on a supprimé les jours entre le 9 décembre et le 20 décembre 1582.

Les anglais, évidemment, n’ont pas suivi et ont attendu 2 siècles. Ils l’ont finalement adopté en 1752. La raison de ce retard ? D’après un certain Kepler, plus connu pour ses travaux astronomiques que pour sa mauvaise langue, « les protestants préfèrent être en désaccord avec le soleil plutôt que d'être d'accord avec le pape ».

Les derniers à s’être ralliés sont les russes, en 1918, juste après la révolution, ce qui leur vaut le privilège rare de fêter la révolution d’octobre en novembre…enfin je ne sais plus trop s’ils continuent à la fêter, ils sont trop occupés à fêter la ré-ré-ré-ré-élection de Vlad.

Pour terminer sur une note de bonne humeur, deux blagues, russes justement.
Nous sommes en 2023. Poutine et Medvedev se réveillent avec la gueule de bois.
Poutine : «Tu te souviens qui de nous est président aujourd’hui et qui est Premier ministre ?»
Medvedev : «On s’en fiche. L’important c’est de savoir qui va chercher les bières !».

Les Russes adorent voir un chevelu succéder à un chauve à la tête de leur pays : Lénine, Staline, Khroutchev, Brejnev, Gorbatchev, Eltsine, Poutine, Medvedev, Poutine, Medvedev, Poutine, Medvedev, Poutine, Medvedev, Poutine …