lundi 5 mars 2012

Chronique de Vladivostok 7. Je ne peux résister !

05 mars 2012
À la dernière chronique, je vous avais menacé de vous « faire » le passage du calendrier julien au grégorien. Je mets ma menace à exécution.

Surtout qu’on trouve sur internet des petites merveilles pour expliquer ça
« En 45 avant JC, l'empereur romain Jules César impose le calendrier julien. L'année julienne comporte en moyenne 365,25 jours par an et toute année divisible par 4 est bissextile. »
Ça ne vous parait pas bizarre ?
Non ? Et bien écoutez un peu ce dialogue entre Cléopâtre et Jules César:
-          Hé JuJu, c’est une année bissextoantecalendasmartiile cette année ?
-          Attends je calcule… on est en 45 avant JC, est-ce que c’est divisible par 4 ?
-          Mais qui c’est ce JC ?
-          Tu ne peux pas savoir, il ne va naître que dans 45 ans
-          Pétard, Jules, tu es en avance sur ton temps !!!

En plus, quand tu sais comment les romains nommaient leurs années, ça te fait bien rire !!!
Comment ça tu ne sais pas ?

« Divers systèmes d'identification des années ont été employés avec le calendrier julien. Pour les Romains, la méthode dominante consistait à nommer chaque année d'après les deux consuls  qui depuis l'an -153 prenaient leur office le 1er janvier de chaque année. Les Romains utilisèrent aussi parfois l'année de règne de l'empereur; »
D’ailleurs, écoutez ce savoureux Dialogue entre Cléopâtre et Marc Antoine :
-           Hé Toto, c’est une année bissextoantecalendasmartiile cette année ?
-          Attends je calcule… on est en C Iulius Caesar III et M Aemilius Lepidus I, est-ce que c’est divisible par 4 ?
-          Pétard, Toto, c’est vachement dur à calculer la bissextoantecalendasmartiilité de l’année !!!

Vous avouerez qu’une seule conclusion s’impose : Cléopâtre a un manque d’imagination consternant pour trouver des petits noms à ses potes.

Bref à part ces petits détails, tout se passait fort bien, sauf que des fois on oubliait le bis sixième, ou on le faisait trop tôt. Sans doute la faute à Marc Antoine qui n’était pas capable de calculer de tête  C Iulius Caesar III et M Aemilius Lepidus I/ 4, et qui n’a même pas pensé à se servir d’une calculette !!

Le vrai problème, c’est que la durée réelle de l’année tropique est de 365,2422 jours, et qu’avec l’année bissextile, on l’arrondissait à 365,25 jours. Bon ça ne fait que 0.0078 jours de différence mais
Au bout de 1000 ans, ça commence à compter !! Et donc en 1582, le retard était de 10 jours.
C’est là que nous arrive le calendrier grégorien.
Bon maintenant, on va faire travailler vos neurones. Le calendrier julien s’appelle ainsi, car son créateur s’appelle Jules César. Quel est le nom du pape qui a créé le calendrier grégorien ?
Celui qui a répondu Jean-Paul II (j’ai un trou je ne me souviens plus du nom de l’actuel) est condamné à relire toutes les chroniques de Vladivostok de bas en haut et de droite à gauche.
Il s’agissait évidemment du pape Grégoire (XIII pour le numéro)

Aparté : En tapant XIII, je me suis dis que c’est bizarre, connaissant l’aversion de toute la chrétienté pour le nombre 13, qu’il y ait eu un pape Grégoire XIII. Heureusement qu’il n’était pas américain (nous sommes en 1582 je vous rappelle) il serait directement passé au n°14, comme dans les immeubles de New York où il n’y a pas de 13ème étage (légende urbaine ou réalité ?)

Et pourquoi notre bon pape Grégoire (Grégré comme dirait Cléopâtre) décida-t-il, après plus de 1600 ans d’attente, de faire quelque chose ?
Ma théorie là-dessus est que jusqu’à 10 jours ça allait parce qu’il pouvait compter sur ses doigts, je dois honnêtement reconnaître que cette théorie n’est pas partagée, ni même évoquée d’ailleurs, par la plupart des historiens.
Leur théorie, nettement plus banale, est liée au mode de calcul de la date de Pâques (d’où le pape). En effet Selon le concile de Nicée (le premier, celui de 325), Pâques est le premier dimanche après la pleine lune suivant l’équinoxe vernal (il y avait des manières plus compliquées de déterminer une date, mais ils manquaient d’expert en brainstorming à l’époque), enfin ce qu’il faut en retenir c’est que Pâques doit « tomber » (de sa calculette) entre le 21 mars et le 25 avril.
Et justement, cette année, 1582, Pâques tombait le 10 mars ! Il fallait faire quelque chose. Sinon on risquait de voir Pâque le même jour que Noël et ça fait un jour de congés de moins.

Donc Grégré, comme l’appelle (familièrement) Cléopâtre décide de réformer le calendrier. Et on arrive à notre calendrier actuel, le calendrier grégorien !!! Avec sa manière de calculer les années bissextoantecalendasmartiiles que nous connaissons tous par cœur…
Et pour se payer le bon temps, il a supprimé 10 jours du calendrier.

Que n’a-t-il pas fait là !!! Par sa faute, Thérèse d’Avila (non Cléopâtre tais-toi) a vu son agonie prolongée ! Au lieu de mourir plamplam dans la nuit du 4 au 5 octobre 1582, elle est morte dans la nuit du  4 au 15 octobre, c’est tout de suite plus spectaculaire !! (Y ‘en a vraiment qui font n’importe quoi pour se faire remarquer et d’ailleurs ça a marché puisqu’ils l’ont canonisée)

En France, on a adopté ce calendrier avec un léger retard et on a supprimé les jours entre le 9 décembre et le 20 décembre 1582.

Les anglais, évidemment, n’ont pas suivi et ont attendu 2 siècles. Ils l’ont finalement adopté en 1752. La raison de ce retard ? D’après un certain Kepler, plus connu pour ses travaux astronomiques que pour sa mauvaise langue, « les protestants préfèrent être en désaccord avec le soleil plutôt que d'être d'accord avec le pape ».

Les derniers à s’être ralliés sont les russes, en 1918, juste après la révolution, ce qui leur vaut le privilège rare de fêter la révolution d’octobre en novembre…enfin je ne sais plus trop s’ils continuent à la fêter, ils sont trop occupés à fêter la ré-ré-ré-ré-élection de Vlad.

Pour terminer sur une note de bonne humeur, deux blagues, russes justement.
Nous sommes en 2023. Poutine et Medvedev se réveillent avec la gueule de bois.
Poutine : «Tu te souviens qui de nous est président aujourd’hui et qui est Premier ministre ?»
Medvedev : «On s’en fiche. L’important c’est de savoir qui va chercher les bières !».

Les Russes adorent voir un chevelu succéder à un chauve à la tête de leur pays : Lénine, Staline, Khroutchev, Brejnev, Gorbatchev, Eltsine, Poutine, Medvedev, Poutine, Medvedev, Poutine, Medvedev, Poutine, Medvedev, Poutine …

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